Mundaneum - expo "Renaissance 2.0"

http://expositions.mundaneum.org/sites/default/files/styles/galerie_full/public/affiches/renaissance_20_fr.jpgParfois, la prise de recul par rapport à un élément anodin permet de se rendre compte de son importance. Je vous propose une rétrospection du célèbre "Internet", ce réseau qui nous entoure tout le temps, tant et si bien que nous trouvons anormal d'être en panne de wifi, et en qui nous croyons tout connaitre. Depuis 1995 à 2008, le passage de moins de cent à plus ou moins 180 millions de sites web différents explique le besoin de communication, de liaison entre les individus. Cette croissance est toujours constante puisqu'actuellement, le chiffre avoisine les 678 millions. L’exposition « RENAISSANCE 2.0: Voyage aux origines du Web » qui s'intéresse aux évolutions communicationnelles, était marquée par la présence de 2 personnes importantes pour retracer l’histoire de la naissance du web ce mardi 12 mars. Il s'agit de Alex Wright et W. Boyd Rayward. Mais, avant de les introduire découvrons d'abord ce qui vaut le coût –très accessible-  de la visite avant de parler des points abordés lors de la conférence, traduite de l'Anglais et transmise en direct … sur Internet, bien évidemment.

Passant les différentes époques de la Renaissance aux évolutions techniques actuelles, de nombreuses anecdotes s’offrent aux visiteurs. On nous explique entre autres la plus crédible origine du logo de la marque « Apple » en nommant Alan Turing, homosexuel refoulé qui aurait choisit la solution du suicide en croquant une pomme empoisonnée. On découvre également les évolutions de l’ordinateur. Avant, la relativement petite boite reliée à votre écran pouvait atteindre la double taille d’un réfrigérateur et sans affichage. Elle n’était dès lors utile que pour de simples opérations, elles-mêmes tapées via une autre boite : une sorte de machine à écrire des codes. L’histoire de la souris, de Douglas Engelbart, est également abordée. Sa forme sortant d'un atelier d'ébénisterie en marque plus d'un. Mais cette invention motivera la production d’une interface graphique, amenant des interactions plus directes entre l’homme et la machine. Comme autre histoire amusante, on constate les évolutions des capacités de stockage. Les premiers disques durs, gros comme des pastèques, n'étaient capables de contenir que 2 photos.

http://archives.mundaneum.org/sites/default/files/pictures/archives/collections/rbu.jpgL’histoire du musée est également abordée pour parler du projet ambitieux de Paul Otlet concernant le « Mundaneum » : une cité regroupant tous les savoirs… Mais son idée fut trop coûteuse à réaliser. Il avait néanmoins commencé à classifier les différents savoirs selon le Code Bibliographique Universel sous forme de 6 chiffres, avec la collaboration de H.G. Wells. Ces associations de chiffres, tels les codes ISBN pour les livres, auraient permis de retrouver facilement le sujet que l’on souhaitait approfondir.  La "bibliothèque", Registre Bibliographique Universelle, servant au regroupement de toutes les informations mondiales aurait porté le nom plus simple de "Mundaneum". Aujourd'hui, dans ce musée, on peut toujours retrouver les petits casiers munis de ces codes et de petites fiches d'information -illustration-.

http://expositions.mundaneum.org/sites/default/files/styles/galerie_full/public/conferences/corona_laptop.jpghttp://expositions.mundaneum.org/sites/default/files/rayward.jpgMais après l'intérêt pour les évolutions technologiques, l’expo veut surtout montrer les avancées en  matière de communication. Alex Wright (gauche), directeur de chronique au New York Times, et le professeur australien W. http://expositions.mundaneum.org/sites/default/files/alex_wright.jpgBoyd Rayward (droite) nous expliquent l'importance de l'innovation durant la conférence centrée sur le thème de la création de la toile. Cette allocution fut encouragée par Nicolas Martin, actuel bourgmestre faisant fonction de la ville de Mons. Il déclare pour introduire les deux hommes : « Technology needs culture », correspondant avec l'idée de "Mons 2015". L’une des nombreuses technologies abordées, actuellement insignifiante mais indispensable pour tout site internet: le World Wide Web, qui précède toute adresse internet, et même celle du géant réseau "Facebook". Ce "WWW" fut développé par T. Berners-Lee et R. Cailliau, après que Keith Andrews s'intéressait à la capacité de faire des liens entre des documents, de regrouper les informations similaires. Par après, on nous expliquait l'hypertexte, technicité établie par un autre personnage oublié : Ted Nelson. Ce procédé permet encore aujourd'hui d'établir des liens entre différents documents. D'ailleurs, l'hypertexte amorcera la création de plusieurs applications, comme celle de la souris expliquée plus haut. Mais encore les possibilités, que T. Nelson étudiait, d'un partage simultané de contenu sur plusieurs plateformes, un peu comme le fait de donner une réunion à distance. Paul Otlet, personnalité importante du mouvement, comme dit précédemment associée à H.G. Well, voulait créer un « world brain », « une globalisation des savoirs". L'idée visait un "networked world" où il serait possible d'accéder à distance à un livre, concept appelé "livre téléphoné". D'ailleurs, ces idées de génie sont présentes dans notre quotidien : on peut actuellement lire et retrouver aisément un livre sur une tablette ou un livre numérique. Nous ne pouvons alors n'être qu'envieux concernant le futur et ce qui nous attend.

 Ce n'est bien sur pas possible de retranscrire dans sa totalité les évolutions d'un réseau quotidiennement utilisé par la (très) grande majorité d'entre nous. Mais c'est en voyant toutes les productions qui, rassemblées, forment ce que nous connaissons du web, que nous parvenons à discerner toute la complexité d'une telle mise en œuvre. Internet a du multiplier les étapes pour parvenir à une simple "window" que l'on ouvre en un clic de souris. Et c'est tout de même désolant de ne plus se rappeler de tant d'icônes, sans qui la création de l'ère numérique n'aurait jamais débuté. Je vous invite donc à vous rendre par vous-même à cette exposition. Et j'espère que la visite provoquera en vous les mêmes effets de curiosité, de réflexion et d'éclaircissements à propos du monde actuel.

Sources photo : www.mundaneum.org