Etudiant-joueur UCL Mons de l'édition

Interview de Ludovic D’Artois : quand la passion ne périt pas

Quand on parle sport en Belgique, on pense dans la plupart des cas au football. Et à Mons, ça se résume souvent au Tondreau avec ses pompom girls, ses victuailles de mis temps et son ballon aux couleurs zébrées. Pourtant, d'autres sports ont la cote et apportent à la ville de Mons un prestige supplémentaire lorsqu'on en parle. Prenez Mons Hainaut, par exemple, l'équipe conserve une belle réputation à l'étranger. Ses matches en coupe d'Europe ne laissent personne douter de leurs capacités, tout comme les autres équipes de l'Ethias League. D'ailleurs, le centre de formation de Belfius Mons Hainaut reste réputé pour son sérieux, son encadrement et ses qualités, tant pour l'apport physique que mental. On pense alors directement à Lorenzo Giancaterino ou Alex Libert, exemples typiques locaux d'une bonne progression, mais la nouvelle jeunesse prometteuse peut se trouver tout près de vous… En effet, l'UCL Mons compte dans ses rangs un basketteur Espoir de Mons. Dans cette rubrique mettant en avant les sportifs du campus, nous allons donc nous intéresser à Ludovic D'Artois.

Ce jeune joueur de 18 ans est arrivé il y a 3 saisons à Mons. Originaire de Bruxelles, Ludo voulait passer au niveau supérieur et intégrer un centre de formation, où il puisse être encadré au niveau sportif et en même temps suivre les études qu'il souhaite. Et quel encadrement ! Puisque Patrick Verdun -le coach de la Division 2-, Jean Collinet -le préparateur physique de la D1- et Frank de Meulemeester -l'assistant coach de la D1- sont au service des Espoirs. Et que cette division contient aussi bien des joueurs catégorie cadets, que des titulaires de l’équipe professionnelle de D1. Ce qui élève le niveau des jeunes tout en entrainant les plus expérimentés. Mais pour atteindre le niveau, il faut beaucoup d'entrainement.

Et avec 5 séances par semaine, on peut imaginer qu'un coté rébarbatif apparaisse. Ludo nous répond : "Ce que je fais, c’est que je relativise. Je regarde ce qu’il me reste à côté du basket par exemple, ou je m’accorde un tout petit moment de repos. Le basket commence alors très vite à me manquer et la motivation revient d'elle même. C’est comme une drogue en quelque sorte."

Et ce même s'il connait des périodes de creux, passant par tout joueur, il persévère à sa façon … : "A certains moments c’est sûr que ce n’est pas facile. Mais dans ces cas là, la musique est un bon moyen de se motiver, comme les vidéos -top 10, etc…-, faciles à trouver sur youtube." ajoutant à propos de la musique : "D'ailleurs, avant un match je me mets en conditions et j’écoute beaucoup de musique. J’essaie de me décontracter un maximum, je parle aussi beaucoup avec mes coéquipiers. Ne pas penser au match est primordial pour éviter toute pression supplémentaire."

… mais s'inspire également de talents : "Je pense que Michael Jordan reste un exemple pour tous. Il avait tout et savait tout faire, tout le monde doit s’en inspirer. Par contre, en Belgique, je n’ai pas vraiment d’exemple précis à donner dans le sens où, selon moi, tous les joueurs belges qui parviennent à vivre du basket sont des personnes à imiter. Ils ont réussi à percer et à faire de leur passion leur métier."

Comme tout basketteur étudiant, en dehors du terrain, il y a les cours et les soirées. Et dans ce domaine, Ludo reste sérieux et favorise les cours, sachant que la concurrence est rude pour le 5 de base : "Cette saison, ma situation est assez compliquée car je n’ai pas beaucoup de temps de jeu. Je donne donc toujours la priorité aux études. J’aime bien sûr sortir et m’amuser. Mais je privilégie beaucoup, voire tout le temps l’école. Et, en ce moment, je ne prends plus le risque de mettre mes études en danger. En cas de travaux ou de tests, je rate un entraînement car je sais que je n'ai pas le choix si je veux réussir à gérer les deux."

Réussir à gérer cours et passion, c'est souvent ce qui ajoute tout mérite à une année d'étudiant. Parfois on décrédibilise les "abonnés des soirées étudiantes" qui réussissent. Mais il s'agit du même principe de gestion des loisirs. Etant donné qu'on a besoin d'activités pour parfois faire le vide, se défouler, l'organisation et le travail font alors partie des clés servant à la progression de l'étudiant. Rappelez vous alors de profiter, sans négligence, de vos "bulles d'air"  universitaires afin de repartir de bon pieds dans vos études. C'est ça, la capacité d'être endurant : savoir reprendre son souffle au bon moment. C'est tout ce que vous demande le métier d'étudiant. Et c’est tout le meilleur que nous souhaitons à Ludovic D’Artois.  

 

Stéphane Flament